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kilomètres de Tarifa au cabo de Penas, 22200 mètres de
dénivellation, 62 jours de marche
Avec
une impérative évidence, nous savions dès le retour de notre
expérience nomade de 2012 que nous repartirions sur d'autres chemins
pour y retrouver ce plaisir quotidien, cet immense sentiment de
liberté qui nous donnait des ailes.
Pour
notre nouveau périple, l'Espagne allait nous offrir des terres
inconnues et une langue à perfectionner.
Nous
avons consulté les cartes, cru avec conviction à toutes les
promesses qu'elles nous faisaient imaginer et nous y avons tracé un
itinéraire du sud vers le nord. Puis, au rythme lent de la marche,
pas à pas, patiemment, nous avons déroulé notre fil conducteur :
relier la Méditerranée à l'Océan Atlantique. D'étape en étape,
de région en région, nous avons fait connaissance avec le pays.
Nous avons traversé ses paysages, rencontré ses habitants,
découvert son mode de vie. Chaque jour, nous avons accumulé les
souvenirs et, peu à peu, nous nous sommes chargés de toute leur
richesse. Enfin, parvenus au bout du territoire, sur le haut
promontoire du cabo de Penas qui fend les eaux océanes, nous nous
sommes arrêtés.
Face
à la mer scintillante, sous les premiers rayons d'un soleil
inespéré, une vague déferlante d'émotions variées nous a inondé
le cœur :
la légitime fierté d'avoir atteint le but
la
reconnaissance pour nos corps qui ont vaillamment tenu le coup
l'intense
bonheur d'avoir vécu ces journées successives de découvertes
Alors,
oui,
rien que pour cet instant magique de
l'accomplissement d'une aventure
rien
que pour vivre à nouveau ces enivrantes sensations
nous
serions prêts à repartir sur les chemins d'une éternelle
itinérance !